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" Being digital has three physiological effects on the shape of our world. It decentralizes, it flattens, and it makes things bigger and smaller at the same time. Because bits have no size, shape, or color, we tend not to consider them in any morphological sense. But just as elevators have changed the shape of buildings and cars have changed the shape of cities, bits will change the shape of organizations, be they companies, nations, or social structures. "
" Le " Being digital " a trois effets physiologiques sur la forme de notre monde. Il décentralise, il aplatit et il rend les choses plus grandes et plus petites en même temps. Puisque les bits n'ont aucune taille, forme ou couleur, nous ne tendons pas à les considérer dans un quelconque sens morphologique. Mais comme les ascenseurs ont changé la forme des bâtiments et les voitures ont changé la forme des villes, les bits changeront la forme des organismes, qu'ils soient des compagnies, des nations ou des structures sociales. "
Nicholas Negroponte, 1995, Being Digital, http://www.media.mit.edu/~nicholas/
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Derrière chaque application " intelligente " d'une technologie et d'un style, il existe une méthodologie, des outils, des processus et des structures qui font appel à la logique, à l'imagination et à l'intuition.
En 1976 lors de la convention nationale du AIA , Richard Saul Wurman, qui la présidait, proposa un thème qu'il intitula " l'architecture de l'information " ou le point de convergence de toutes les disciplines appartenant au secteurs des technologies de l'information (IT), du design et à la technologie proprement dite. Anticipant l'implication sociale croissante des technologies de l'information, cet ancien élève de Louis Khan souleva la question du sens, à savoir pourquoi et comment utiliser ces technologies, les poussant en dehors du monde auto-référentiel et de fascination technique dans lequel elles s'étaient enfermées. Parmi les disciplines qui devaient influencer le développement futur des technologies de l'information figurait au premier plan l'architecture.
Comprendre et concevoir un espace implique une programmation, un design, une définition des exigences structurelles et une phase de vérification ou d'expérimentation. Tous ces points définissent l'architecture comme une discipline organisationnelle, qui traite, analyse des données et structure la matière et l'information. Cette approche est intégralement transposable aux technologies de l'information : du design d'interfaces à la structuration ou l'indexation d'un contenu jusqu'à la programmation de processus de computation et d'analyse statistique. L'architecture de l'information est donc la prolongation de l'architecture au sein du médium digital et des technologies de la communication et de la computation.
Notre environnement est entièrement décrit par des données, nous nous définissons nous même à travers des chiffres autant individuellement (âge, ...) que socialement (population, PNB,...). Aujourd'hui nous recevons et nous transmettons plus de données que jamais mais tant que ces données ne sont pas structurées, elles ne constituent pas de l'information parce qu'elle ne sont ni compréhensibles, ni même parfois perceptibles. L'architecture de l'information cherche à transformer ces données en information perceptible et compréhensible, à leur donner une forme et un sens.
Dans les disciplines architecturale et urbanistique, il existe un champ qui parallèlement à l'architecture de l'information développe des méthodes d'analyse et de visualisation des données. Comme ces méthodes se basent sur la computation des données et sa transposition graphique (2D-3D), elles constituent des outils de représentation et de conception, des datascapes, applicables à des systèmes complexes (où les données sont en interaction) comme la ville ou les réseaux.
En incorporant le paramètre temps, ces datascapes deviennent des simulations, l'élaboration d'un système permettant la mise en relation dynamique de données spatiales, statistiques, etc. La programmation de ces simulations initie et alimente le processus de conception par des paramètres spatio-temporels dynamiques, il devient donc possible de visualiser et d'analyser des systèmes fluctuant comme les flux infrastructurels, des activités, des paramètres climatiques mais aussi des systèmes à grande échelle et des données purement abstraites (chiffres) ou vaguement perceptibles (flux d'information).
Les datascapes offrent à l'architecte un outil qui permet d'anticiper les processus complexes de décisions et de gestion (conception, réalisation et communication) afin d'étendre les méthodes traditionnelles de planification aux nouveaux paramètres accélérés de l'espace-temps tels que les fluxs de transmission et de computation. Mais ces datascapes ne sont pas qu'un outil pragmatique et opérationnel de planification urbaine, ils décrivent aussi une position dans laquelle l'architecte refuse de figer une structure dans un état donné. Des architectes comme Greg Lynn programment des simulations dynamiques pour concevoir leur architecture, des groupes comme Asymptote conçoivent à l'image du NYSE qu'ils ont réalisé l'année passée des espaces permettant la visualisation des flux d'information. En effet, les systèmes mis en place, ces constructions de données ou datascapes, peuvent eux-mêmes devenir de nouveaux concepts d'espace, des espaces dynamiques générés par l'information. Les datascapes se définissent ainsi également comme une architecture de l'information, non plus un outil comme un diagramme ou un schéma mais à la mesure de du médium digital, des véritables espaces d'information.
L'introduction des techniques de computation transforme le rôle de l'architecte dans le processus de conception. L'architecte devient ainsi le déclencheur, le catalyseur et le concepteur d'une architecture initiée et générée, d'un processus. Les datascapes ne sont pas seulement des outils de représentation de données sous forme bi- ou tridimensionnelle, ils sont les éléments qui anticipent
activement la constitution de notre compréhension et de notre perception de l'espace. La ville par exemple, n'est plus le terrain exclusif des flux infrastructurels, elle subit l'influence des flux d'information, elle est en ce sens un dispositif plus médiatique qu'architectural. La conception d'espaces, l'architecture, et de dispositifs médiatiques, l'architecture de l'information, sont deux disciplines qui élaborent des structures et des méthodes. Une de leur méthodes, les datascapes, permet d'établir un pont entre des paramètres matériels et immatériels et surtout de réaliser l'importance de ces derniers dans la conception et l'organisation de l'espace contemporain.
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