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blog by Marc Wathieu
post title: LAb[au]: spectr[a]um
Date: 02.10.2007

featured project:
spectr[a]um, audio-luminous event for Brussels' Dexia Tower

LAb[au] reconstruit en lumière la tour Dexia au centre de Bruxelles. Dans le cadre de la "Nuit blanche", le collectif LAb[au] s'est entouré d'une palette de collaborations prestigieuses pour présenter "Spectr|a|um", un évènement monumental et spectaculaire associant architecture et performance audio-visuelle. Spectr|a|um : une installation urbaine.

Dès décembre 2006, la mise en place du dispositif lumineux pour l'installation interactive "Touch" (voir l'article à ce sujet) inaugurait une série de 6 variations. Mi-août 2007 a démarré "Who's afraid of Red, Green and Blue", deuxième variation en hommage à peine voilé à Barnett Newman, transformant la tour Dexia en une imposante horloge digitale. À la tombée de la nuit, la pulsation du temps a pris le rythme du rouge, du vert et du bleu (les trois couleurs primaires en synthèse additive) : les heures en rouge, les minutes en vert et les secondes en bleu, et un blanc nacré à minuit résultant de l'addition des trois couleurs de base.
Avec Spectr|a|um, troisième variation présentée ce samedi 29 septembre, LAb[au] a une nouvelle fois démontré son savoir-faire. Rehaussé de participations sonores et visuelles d'artistes invités, cet évènement unique a édifié pour un soir un signe technoïde imposant tant par son format que par l'excellence de sa réalisation. Les programmes lumineux conçus par le duo milanais Limitazero ou les berlinois Olaf Bender et Holger Lippmann ont été exécuté avec une qualité de lumière et de son remarquable, dans l'ambiance feutrée de la musique d'Alva Noto, particulièrement appropriée.


Malgré un temps capricieux, l'effet immersif de cette performance était réellement saisissant, transformant la tour Dexia en un objet proche et fascinant. Les concerts de Frank Bretschneider puis du Balanescu Quartet, augmentés de l'interaction avec le dispositif lumineux piloté par LAb[au], ont créé un vrai dialogue graphique entre le lieu, la tour et le public dans une ambiance plutôt étonnante : l'éventuelle froideur de l'espace urbain basculant soudain dans une abstraction lumineuse exaltante.

Un regret toutefois : celui d'un manque plutôt incompréhensible de communication et de relais médiatique autour d'un évènement d'une telle rareté ! On imagine assez bien comment nos voisins parisiens ou londoniens auraient valorisé Spectr[a]um en leurs murs... Par son envergure, spectr[a]um de LAb[au] rappelle des projets comme «Spots» (Park Kolonnaden, Potsdamer Platz, Berlin) et «Blix» (Kunsthaus, Graz) des berlinois de Realities United, ou encore «Blinkenlights» du Chaos Computer Club («Haus des Lehrers», Alexanderplatz, Berlin) et «Media Facade» de AG4 et Lumino (T-Mobile building, Bonn).

À propos de LAb[au].
Très marquée par l'enseignement du Bauhaus, la démarche artistique de LAb[au] est singulière et pertinente à plus d'un titre. Par une approche citant ouvertement le constructivisme, le groupe De Stijl, le suprématisme, l'Op'art ou encore l'art cinétique, Lab[au] souligne dans son travail les processus d'information, de traitement et de transfert de données propres aux technologies numériques de notre société de l'information, comme ont pu le faire avant eux ces artistes confrontés à l'impact de la révolution industrielle.

Se définissant comme un "laboratoire d'architecture et d'urbanisme", LAb[au] place habilement son centre de gravité dans un cadre d'étude et de recherche dédié à l'organisation de notre environnement. Partant ainsi du contexte dans lequel se négocient nos relations avec la réalité, la question des nouveaux médias se pose d'emblée comme extension de notre système sensoriel et


cognitif, introduisant de facto les notions d'information, de réseau ou encore d'interactivité dans notre champ perceptif.

Leur pratique radicale s'articule autour d'une discipline baptisée "MetaDesign", empruntant aux principes organisationnels de l'architecture, aux questions d'ordre esthétique et conceptuel liées à l'art, et aux méthodes du design, dans des créations autant visuelles que sonores ou spatiales. Auteur de ses propres logiciels et interfaces, sculptant en profondeur le matériau numérique, LAb[au] élabore depuis 10 ans une oeuvre visionnaire d'une extrême rigueur, exprimant les mutations de notre perception du monde provoquées par les nouvelles technologies.

Les productions de LAb[au] s'inscrivent dans une tradition moderniste d'artistes interrogeant les rapports entre l'art et la science, notamment en terme de spacialisation, de structure, de système, de modélisation ou d'organisation. On peut citer László Moholy-Nagy, Joseph Albers, Nicolas Schöffer, Iannis Xenakis ou James Turrell et Sol LeWitt. Plus récemment : Angela Bulloch, UnitedVisualArtists, Knowbotic Research, Carsten Nicolai ou Olafur Eliasson.

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